Place du Général de Gaulle

 

La place du général de Gaulle, anciennement appelée place d’Armes, sert jusqu’au milieu du XIXe siècle de terrain militaire pour les entrainements et le manœuvres des soldats de la garnison d’Ajaccio.

D’ailleurs, une vieille légende locale veut que Napoléon, encore enfant, y ait pris goût pour la guerre en observant les soldats et en organisant des batailles entre les enfants de la ville, ceux vivant à l’intérieur des remparts contre ceux vivant à l’extérieur.

Quelques années plus tard, avec le retour des Bonaparte au pouvoir en 1848, le culte napoléonien prend une ampleur encore plus grande. Le premier monument dédié à l’empereur à Ajaccio est inauguré en 1850 et il est déjà question d’en ériger un autre à la gloire de tous les frères Bonaparte à partir de 1854. Le prince Jérôme Napoléon, cousin germain de Napoléon III, préside la commission chargée de réunir les fonds nécessaires et le projet définitif est présenté par le maire François-Xavier Braccini en 1865.

L’architecte Eugène Viollet-le-Duc est en charge de la supervision du projet « À la mémoire de Napoléon Ier et de ses frères Joseph, Lucien, Louis, Jérôme, la Corse reconnaissante. Sous le règne de l’Empereur Napoléon III ce monument a été érigé par les soins du prince Napoléon à l’aide de souscriptions volontaires et inauguré le XV mai MDCCCLXV ».

Sous sa direction, plusieurs artistes sont monopolisés pour réaliser les différentes parties du monument : Jérôme Maglioli pour le piédestal, Antoine-Louis Barye pour La statue équestre de Napoléon Ier, Jean-Claude Petit pour La statue de Louis Bonaparte, Jacques-Léonard Maillet pour La statue de Jérôme Bonaparte, Aimé Millet pour La statue de Joseph Bonaparte et Gabriel-Jules Thomas pour La statue de Lucien Bonaparte.

A l’origine, le monument est tourné vers la mer comme l’explique Viollet-le-duc le jour de l’inauguration : « Où placer le monument ? Au centre de la place ? Il y perdrait son aspect de grandeur. Du côté de la ville ? Un monument élevé à la mémoire de Napoléon Ier n’intéresse pas que la ville mais le monde entier. Vers la mer, l’horizon, l’avenir … ». Son orientation est changée en 1969 à l’occasion du nouveau plan d’urbanisme mis en place pour le bicentenaire de la naissance de Napoléon.