En 1811, Napoléon fait d’Ajaccio la capitale de la Corse au détriment de Bastia. Au-delà de ce changement administratif, Ajaccio est en plein bouleversement urbain depuis le début du XIXe siècle. A la fin de sa vie, en exil à Sainte-Hélène, l’Empereur écrit d’ailleurs : « Si je n’ai pu exécuter ce que je projetais pour la Corse, j’ai du moins la satisfaction d’avoir fait quelque chose pour Ajaccio (…) ».
En 1799, lorsque Napoléon Bonaparte prend le pouvoir après le coup d’Etat du 18 brumaire, Ajaccio n’est qu’un gros village de cinq mille habitants étouffant derrière ses remparts médiévaux et souffrant de graves problèmes sanitaires. L’objectif est donc de faire d’Ajaccio une ville moderne.
Le grand chantier :
Le grand chantier débute le 10 juin 1801. Les remparts sont détruits pour permettre une meilleure circulation de l’air dans les rues et servent à gagner des terrains sur la mer afin de construire la piazza del’Olmo (actuelle place Foch) qui devient le centre du plan d’urbanisme napoléonien. De nouvelles rues sont percées, le cours Sainte-Lucie (aujourd’hui cours Napoléon) du nord au sud, et l’avenue du Premier Consul d’est en ouest, pour permettre la construction de nouvelles habitations.
À partir de 1807, les travaux s’accélèrent : le séminaire devient tribunal et bibliothèque municipale, la caserne Saint-François abrite le cadastre, les ponts et chaussées et la préfecture ; de nouvelles écoles intègrent d’anciens édifices religieux.
Les travaux de modernisation voulus par Napoléon ne s’arrêtent pas là, puisqu’il ordonnera la construction d’un port ainsi que l’alimentation de la ville en eau potable grâce à la réalisation de nombreuses canalisations.