Maison Levie

Jean-Jérôme Levie devient maire d’Ajaccio le 17 mars 1790 et il a pour adjoint, dans son conseil municipal, Joseph Bonaparte qui sera Roi d’Espagne 18 ans plus tard.

Au-delà des rapprochements politiques, l’histoire entre Levie et les Bonaparte est avant tout une histoire d’amitié sincère et Napoléon, n’aurait jamais pu avoir un tel destin sans son ami Levie.

En 1793, lorsque les évènements tournent de façon tragique en défaveur des Bonaparte, Jean-Jérôme Levie va se porter au secours de Napoléon, au point de lui sauver la vie. En mai 1793, la situation est telle que la famille Bonaparte doit préparer sa fuite d’Ajaccio devant la menace des partisans de Pascal Paoli.

Napoléon est alors poursuivi par ses opposants et il serait resté trois jours entiers dans la maison de Levie avant de quitter Ajaccio. Les deux hommes sont alertés, une nuit, d’une descente de police au domicile du maire. Levie, dans la précipitation la plus totale, cache son ami dans une chambre avant d’ouvrir la porte aux forces de l’ordre. Suspicieux, le chef de la brigade pose des questions quant à la présence d’un nombre inhabituel de matelas sur le sol mais Levie, faussement choqué, en profite immédiatement pour retourner la situation à son avantage et dit : « qu’en tant que maire de la ville il se sent très offensé d’une visite des forces de l’ordre dans sa maison »… Voilà le chef de brigade très embarrassé et dans l’obligation de rebrousser chemin. La voie est alors libre pour Napoléon qui peut rejoindre tranquillement une embarcation qui l’attend au pied de la maison de Levie.

Il n’oubliera pas son ami et, en 1800, Jean-Jérôme Levie est nommé maire d’Ajaccio pour la seconde fois par décret du Premier consul.