Les îles Sanguinaires

Le golfe d’Ajaccio, dont les îles Sanguinaires sont les joyaux, est considéré comme étant un des plus beaux du monde ainsi que le disait Joseph Bonaparte qui le comparait à celui de Naples. Loin d’être un lieu de contemplation sous le premier Empire, les îles Sanguinaires ont été le théâtre d’évènements plutôt lugubres.

A la fin du XVIIIe siècle, Ajaccio n’a pas de lieu de quarantaine pour ses marins et, à partir de 1790, la construction d’un lazaret dans le golfe d’Ajaccio est envisagée

Le corail est alors une des principales ressources économiques de la région mais, en 1774, la pêche autour de la Corse en est interdite. Les pêcheurs insulaires, livrés à eux-mêmes et craignant de perdre leurs revenus, s’engagent dans la Compagnie Royale et Perpétuelle d’Afrique pour avoir le droit d’aller pêcher plus loin, au large de l’Afrique du nord et sont ainsi éloignés de l’île la moitié de l’année. A leur retour chaque année, des problèmes sanitaires se posent car ils sont obligés de faire des escales pénibles en quarantaine à Marseille, Livourne ou Gênes avant de rentrer en Corse.

Comme pour la plupart des actions visant à améliorer la salubrité et la santé dans Ajaccio et ses environs, il faut attendre l’arrivée de Napoléon au pouvoir pour assister à de nouveaux aménagements. Ainsi, dans les premières années du XIXe siècle, le site d’une des îles des Sanguinaires est choisi pour la construction du lazaret et le bâtiment est inauguré en août 1807.

L’histoire du premier lazaret de Corse, voulu et construit par Napoléon Ier, est tragique, trop difficile d’accès et battu par les tempêtes, l’établissement est progressivement laissé à l’abandon. Il ferme ses portes une première fois en 1820 puis, définitivement en 1822.