Le club patriotique

Au début des années 1790, en plein cœur du quartier du Borgu (actuelle rue Fesch), un club patriotique jacobin ouvre ses portes. Ce club n’est pas anodin car il a été la première tribune politique du jeune Napoléon Bonaparte pétri de patriotisme et des idéaux de liberté de la Révolution française.

A cette époque, Matteo Buttafoco (1731-1806), député de la noblesse corse aux États généraux, se dresse contre Pascal Paoli qu’il traite de « charlatan politique » ! Napoléon Bonaparte, alors acquis à la cause de Paoli, ne peut pas le supporter et, en janvier 1791, depuis sa propriété des Milelli, il rédige une lettre incendiaire, ensuite lue au club patriotique, dans laquelle il condamne la conduite inqualifiable de Buttafoco : « (…) Ô Robespierre ! Ô Mirabeau ! Ô Lafayette ! Voilà l’homme qui ose s’asseoir à coté de vous ! Tout dégoutant du sang de ses frères, souillé par des crimes de toute espèce, il se présente avec confiance sous une veste de général, inique récompense de ses forfaits ! Il ose se dire représentant de la nation, lui qui la vendit (…) ! ».

Les propos enflammés du jeune Bonaparte trouvent un public conquis au sein du club dont le président condamne également « les menées obscures de l’infâme Buttafoco ».

Pourtant, l’opération qui devait être une action de séduction auprès de Pascal Paoli est un échec total car Paoli demande à Bonaparte d’être moins partisan et d’apprendre à moins parler… Ce camouflet est le premier d’une longue série et marque le début des dissensions entre les Bonaparte et Paoli.